– « Bonjour Monsieur Leduc, c’est Claire du cabinet de recrutement Impactup, j’espère que vous allez bien.
– Ah bonjour Claire, oui ça va très bien merci, j’imagine que vous avez quelques infos récentes.
– Oui en effet, je quitte à l’instant notre client et n’ai pas de très bonnes nouvelles pour vous puisque il a finalement décidé de retirer la promesse d’embauche qu’il vous avait adressé…
– Ah bon ?! Mais pour quelles raisons ?
– Et bien….. »
Bon, évidemment Monsieur Leduc et Claire n’existent pas et bien sûr une telle séquence ne pourrait pas avoir lieu n’est ce pas ?
Bon OK, alors imaginons…
Vous avez repéré une offre qui vous intéressait ou été approché(e) par un chasseur de têtes.
Cette boite vous plait vraiment, le poste aussi – vous vous êtes bien sûr assuré que l’essentiel des cases étaient bien cochées – vous avez adressé votre CV, et pris RV pour un premier échange avec un(e) consultant(e).
Vous vous êtes très bien préparé(e) et avez profité de ce premier contact pour approfondir les contenus du poste, le contexte, la discussion a été intense, franche et sympa, vous en êtes sorti(e) plutôt content(e) de vous ; vous aviez également reparlé du package de rémunération, tout était clair aussi de ce coté là.
Et vous aviez raison puisque quelques jours plus tard Claire vous a rappelé pour vous annoncer que votre candidature était retenue et présentée en shortlist ainsi que 2 autres personnes.
Vous saviez que le match n’était pas terminé et avez donc préparé avec beaucoup de sérieux ce premier RV, le consultant du cabinet vous avez proposé de reprendre du temps avec vous, ce qu’il a fait, vous avez ainsi pu profiter de quelques derniers conseils et encouragements.
C’était VOTRE jour et ce premier rendez-vous avec l’entreprise s’est parfaitement déroulé.
Vous avez rencontré votre futur(e) manager et les Ressources Humaines et la discussion a été « très sympa » et constructive, on vous a fait visiter une grande partie des locaux, vos, peut-être, futurs bureaux, on vous a dit « à très vite », bref… vous avez dit à Claire que « vous le sentiez bien ».
Un 2ème entretien de « finale » a été très rapidement programmé avec le Dirigeant – plus qu’une finale en fait, Claire vous l’avait dit, il ne restait plus que vous.
Confiant(e) en vous, vous êtes resté très professionnel(le) et concentré(e), témoignant à ce chef d’entreprise votre intérêt pour sa structure, vous aviez même préparé une ébauche de « Roadmap » de vos premiers mois, vous avez partagé sur cette dernière et pu percevoir la satisfaction de votre interlocuteur.
Vous vous êtes quittés sur une note très positive, avez re évoqué avec lui les fourchettes de rémunération, il vous a clairement laissé entendre que vous étiez choisi et promis une proposition rapide.
Celle ci est arrivée dès le lendemain, le dirigeant avait pris le soin de prévenir Claire de l’envoi de cette dernière et nous en avions eu lecture, proposition en phase avec le marché, au dessus de vos prétentions initiales et surtout… conforme à ce qui avait, depuis le départ, été présenté.
Elle n’était pas en revanche au niveau maximum de la fourchette prévue.
Déçu(e), gourmand(e), ambitieux(se), pragmatique,… peu importe l’adjectif et les raisons, vous avez eu en tout cas envie de « négocier » cette dernière.
Déborah vous ayant appelé pour débriefing, s’est permis de vous donner son avis sur le sujet.
– « Félicitations, on est tous très heureux pour vous de ce rapide parcours, j’imagine que vous aussi. Mais franchement c’estune très belle proposition, vous souhaitez négocier quoi exactement ?
– J’aurais bien voulu baisser un peu la part variable au profit de la part fixe d’environ… »
Nous sommes dans les dernières minutes et allons donc peut-être jouer une petite phase de prolongation.
Consciente de l’enjeu, Claire vous a donc invité à réfléchir à la demande– symbolique finalement – au regard de la proposition totale et vous a en tout état de cause conseillé d’insister d’abord sur votre enthousiasme à les rejoindre, et si finalement vous souhaitiez cependant le faire à aborder ce sujet avec un peu de subtilité, du conditionnel, et en tout état de cause en « en parlant ». Alors que s’est il passé ?
Sur le fond rien de grave mais :
Aussi légitime qu’étaient vos demandes, ce genre de demande a du mal à passer par mail qui a toujours un coté un peu « formel », très utile quand il s’agit de cloturer quelque chose ou de tracer des évènements, moins adapté à ce type d’échange.
Quel dommage d’y avoir laissé ces 2 fautes d’orthographes, oui certes vous n’y pouvez rien, le mail a été envoyé de votre portable, vous n’avez pas vérifié et….
Mais si justement c’est important, c’est même très important !
Etait ce si urgent ? Procèderez vous de la même manière avec les clients importants de l’entreprise demain ??? Non bien sûr, alors pourquoi avoir choisi ce mode et pris « le risque » de laisser cette impression de légèreté.
Il n’était pas nécessaire non plus de noter sur ce mail vos demandes au sujet de la prise en charge de vos frais, nous vous avions assuré que c’était dans les pratiques habituelles de notre client d’y répondre.
Au fond,… pourquoi tout cela puisque vous étiez quoi qu’il se passe prêt à y aller sur les bases proposées ????
Qu’importe les raisons, elles vous appartiennent, ce qui est vraiment dommage c’est d’être, pour des raisons de forme « passé à coté du match ». On peut ensuite trouver que l’employeur a été « dur », que vous ne pensiez pas à mal, etc, etc…
Alors même si cela n’arrive jamais, quelques petits conseils après avoir revu la vidéo du match :
En effet, les employeurs ne passent pas leur temps à bâtir des propositions « minimales » pour en garder « sous la pédale », elles témoignent de leur volonté à vous voir les rejoindre, elles sont en général réfléchies, en accord avec le marché, leur secteur, leur historique et politique salariale.
Les consultants en recrutement en échangent toujours avec leur client et nous savons leur dire lorsqu’ une proposition ou une rémunération nous semble inadaptée ou décalée du marché.
Vouloir renégocier une proposition n’est jamais un problème, c’est une pratique courante, pour autant :
Demandons nous toujours si ce que nous souhaitons mérite que nous démarrions la discussion,
Définissons clairement jusqu’où nous voulons ou ne voulons pas aller,
Donnons à la discussion une dynamique positive, proposons, écoutons suggérons,…
Mais par dessus tout, un mail, un SMS ne remplacera jamais un réel échange, il ne sert qu’à le clôturer la plupart du temps positivement, parfois définitivement… alors en tout état de cause, PARLONS.
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