17May

Partons d’un constat simple : nous rencontrons toutes et tous, un jour ou l’autre, des situations d’échecs professionnels. La vie en entreprise est loin d’être linéaire, et parfois, tout ne se passe pas comme prévu. Licenciement, démission pour harcèlement, burn-out, abandon de poste… les cas de figure sont multiples. Confrontés à ce sujet sensible, parfois tabou, en entretien d’embauche, vous préféreriez sans doute garder le silence. Ce futur emploi, vous en rêvez, et cet entretien de recrutement, vous voulez le réussir. Alors, quelle attitude adopter ?

La question de l’ancien employeur est un grand classique.

« Comment s’est finie votre dernière expérience ? » est une des questions standards du parcours d’entretien. Contrairement aux apparences, le recruteur ne cherche pas à vous piéger en vous la posant, il veut seulement comprendre votre parcours, le fil rouge et la logique qui en découlent.

C’est un fait : un recruteur est curieux, et c’est valable qu’il soit recruteur interne ou recruteur intermédiaire (exemple : consultant en cabinet de recrutement). Vous entendre parler de votre ancien emploi lui donne des indices précieux sur vos compétences techniques et vos soft skills. Il cherche à s’assurer que vous êtes le meilleur candidat pour le poste à pourvoir. C’est aussi une façon pour lui de valider votre prise de recul et votre analyse des choses, que l’issue ait été positive ou non.

Taire ou assumer une mauvaise expérience ?

De la même façon que nous vous déconseillons de mentir sur votre CV, nous vous déconseillons de gommer ou d’édulcorer une expérience professionnelle, aussi douloureuse soit-elle. Pourquoi ? Démarrer une relation de travail sur la base d’un mensonge n’est pas vraiment la meilleure façon de procéder. L’honnêteté et la confiance semblent être des fondations bien plus solides, non ? D’un point de vue plus sérieux, les recruteurs ont toujours les moyens de vérifier les informations que vous leur communiquez. Comment ? Par le biais d’un contrôle de références ou d’un organisme de contrôle externe (exemple : Everycheck).

Maintenant que vous savez que cette question sera probablement abordée, préparez-vous à en parler ouvertement et le plus justement possible. Les accidents de parcours, ça arrive. Les recruteurs le savent parfaitement. Votre objectif, en tant que candidat, est d’expliquer la situation sans dramatiser, vous plaindre ou accabler la société, bref, sans en faire trop.

Nos conseils pour ne pas être pris au piège.

Soyez honnête

Que votre départ ait été subi (licenciement) ou choisi (démission), assumez ouvertement les faits. N’hésitez pas à expliquer au recruteur les raisons de votre départ (par exemple : vous aviez une meilleure opportunité professionnelle ailleurs), ce que vous en retenez de positif (vous êtes monté en compétences sur tel et tel sujet) et les leçons que vous avez apprises. Il n’y a pas de honte à dire qu’un départ a été délicat ou difficile à vivre. Par contre, à l’instant T, vous devez prouver par votre discours et votre attitude que vous avez pris de la hauteur par rapport à la situation. C’est une preuve de maturité et de résilience.

Soyez factuel(e)

Être évasif dans vos réponses peut faire douter le recruteur. Il peut penser que vous avez quelque chose à cacher ou que vous présentez une version améliorée de la réalité. Nous vous conseillons plutôt de présenter un contexte et des détails concrets. Pourquoi ? En restant vague dans vos réponses, vous inciterez le recruteur à creuser davantage (ça fait partie de son job), ce qui pourra vous mettre mal à l’aise si vous ne savez pas répondre. La précision de votre discours démontre votre capacité de synthèse et d’analyse de la situation.

Soyez neutre

Qui a tort ou a raison ? Le recruteur s’en moque. Mieux vaut rester raisonnable lorsque vous aborderez la question de cette mauvaise expérience professionnelle. Inutile de fondre en larmes, de vous énerver, ou de jouer une scène tragique. Votre sang-froid sera votre meilleur passeport. Pourquoi ? Votre futur employeur peut se projeter négativement à la vue de votre comportement outrancier et/ou rancunier. De vous à nous, cela ne met pas vraiment en confiance.

Soyez positif

Finalement, ce que le recruteur veut savoir c’est : quel bilan tirez-vous de votre dernière expérience professionnelle ? C’était un échec ? C’était une belle collaboration mais la fin a été difficile ? La seule et unique question à aborder reste : qu’en tirez-vous de positif ? Listez ce que vous avez appris sur vous et/ou sur le monde de l’entreprise. Cette expérience vous a façonné et vous permet d’être encore plus professionnel à ce jour.

Savoir parler de ses précédentes expériences professionnelles est incontournable pour marquer des points auprès du recruteur. Sans s’éterniser sur ce sujet sensible, abordez-le simplement, car vous y serez préparé et que vous aurez pris confiance en vous. En bref, vous assumez et c’est ce qui peut faire toute la différence par rapport à d’autres candidats.
Les clés pour réussir ce passage obligé : une prise de recul objective sur les événements associée à un bilan positif de la situation.