08Déc

On remarque aujourd’hui que 70% des CV contiennent des informations fausses ou « arrangées ». Dans un marché de l’emploi extrêmement compétitif, doit-on mentir sur son CV et quels sont les risques ?

Différentes façons d’embellir son CV
On peut distinguer 3 types d’arrangements avec la réalité : mensonge par omission (ne pas s’attarder sur les raisons de votre dernier licenciement), embellissement (surévaluation des salaires ou des responsabilités) et mensonge pur et simple (diplômes non obtenus, expériences inventées).
Les recruteurs sont presque toujours soupçonneux et la majorité vérifie consciencieusement l’exactitude de votre curriculum vitae, d’autant plus que les informations sont de plus en plus faciles à trouver (annuaires d’anciens élèves, organigrammes des sociétés, comparaison de vos CV sur différentes sources, etc.).

Les arrangements qui sont souvent tolérés
Plutôt que d’embellir le CV, on peut simplement l’optimiser et valoriser les éléments positifs : diplôme avec mention, récompense professionnelle, performance reconnue. Les éléments plus négatifs seront laissés de côté mais soyez conscient qu’ils pourront ressortir en entretien.
Aménagez votre CV de façon à mettre en avant les missions, tâches, expériences passées les plus proches du poste convoité. L’entreprise vous imaginera plus facilement dans le poste.
Pour passer le filtre géographique, vous pouvez aussi mettre une seconde adresse (celle d’un ami ou d’un membre de votre famille) dans la région du poste convoité si vous n’y résidez pas. Pensez seulement à expliquer clairement votre situation lors de l’entretien.
Enfin, on ne vous reprochera pas de ne pas mentionner tous les stages et les petits boulots que vous avez faits au début de votre carrière. Recentrez-vous sur l’essentiel, les postes à responsabilité, les expériences qui vous mettent en valeur.

Les éléments sur lesquels il ne faut pas mentir
Mentir sur ses diplômes : trop facile à déceler ! Les recruteurs vous demanderont très souvent des copies de vos diplômes. De même, si vous avez fait les années d’étude sans obtenir le diplôme, ne dites pas que vous l’avez obtenu, indiquez juste votre niveau (niveau BTS, niveau Licence, etc.).
Niveau de langues étrangères : le mensonge le plus facile à repérer lors de l’entretien ! Alors évitez d’avoir à répondre à une question en espagnol alors que vous ne l’avez pas parlé depuis le collège.
Falsifier les dates : une des fraudes les plus fréquentes ! Beaucoup de candidats allongent leurs périodes de travail sur leur CV pour masquer une période de chômage ou d’inactivité. Encore une fois, cette information est facile à vérifier et un recruteur n’hésitera pas à appeler votre ancien employeur ou à vous demander un certificat de travail.
Il n’est pas rare que tous les emplois indiqués dans un CV fassent l’objet d’un contrôle des références. C’est même la première chose qu’un recruteur fera donc inutile d’inventer des expériences ou d’inclure des responsabilités que vous n’avez jamais assurées.

Mentir sur son CV : quels risques ?
1) Ne pas être embauché : c’est logique et parfois automatique mais tout dépend de la gravité de vos omissions et de la sévérité du recruteur.
2) Etre blacklisté dans la profession : votre domaine d’activité est souvent un microcosme où les entreprises et les recruteurs se connaissent alors ne prenez pas le risque de voir votre CV mis à l’index, cela ne vaut pas le coup de « se griller » dans la profession.
3) Etre licencié après embauche : votre employeur peut découvrir la vérité et vous licencier pour faute. Devant les Prud’hommes, il devra prouver que la falsification a été un critère déterminant lors de l’embauche. La jurisprudence en la matière est riche et les situations sont jugées au cas par cas.
Votre CV est une vitrine, un outil de présentation qui vous reflète. Certes, il doit être soigné et « markété » mais il ne doit jamais être falsifié. Tout finit toujours pas se savoir comme le montre l’aventure du directeur de l’aéroport de Limoges, embauché à partir d’un faux CV et démasqué 3 mois plus tard en février 2012.

A propos de l’auteur de cet article : Fondateur et dirigeant du cabinet, Pascal Larue s’appuie sur son équipe de consultants spécialistes pour répondre aux besoins de ses clients dans des secteurs tels que l’industrie, la distribution, les nouvelles technologies, le sport, l’ingénierie, l’énergie, les médias, etc.Impactup, marque déposée du groupe LRP Conseil, est un cabinet de recrutement spécialiste des fonctions commerciales (Commercial, Responsable de secteur, Chef des ventes, Directeur régional, Directeur des ventes, Directeur commercial…)qui assure depuis 2005 des missions de recrutement pour des PME et des grands comptes Français et internationaux. L’année 2011 ayant été marquée par une forte croissance de son activité, Impactup a récemment procédé à une augmentation de capital pour accélérer son développement.