08Déc

Actualité RégionsJob – 31 mars 2014 – Interview Pascal Larue – Cabinet Impactup
Les recruteurs sont unanimes : pour faire bonne impression, il n’y a pas que l’habit qui compte. Votre façon de parler est tout aussi importante !
« Heu, effectivement c’est clair que pour moi ». Stop ! Pour faire bonne figure en entretien, il est de bon ton de supprimer certains tics de langage qui polluent votre discours et le décrédibilisent.
Les mots de ponctuation ? « Effectivement », « quoi », « heu », « alors ». Ces tics de langage sont particulièrement répandus. Il n’empêche, c’est agaçant. « Dernièrement un candidat a répété au moins 10 fois ‘au jour d’aujourd’hui’ durant son entretien, rapporte Aude Chrétien du cabinet Alter Ego. Cela finit par irriter… » « Là nous sommes vraiment en présence de tics de langage, c’est proche de l’inconscient mais en préparant très minutieusement son entretien il est possible de s’en débarrasser. D’ailleurs, quand un candidat ponctue incessamment ses phrases par ‘heu’, je finis par lui signaler et lui conseille de s’écouter parler. Je préfère encore un silence à un ‘heu' », prévient Pascal Larue d’Impact Up, un cabinet spécialisé dans le recrutement de commerciaux.
Les mots et expressions qui tuent? « Vous voyez ce que je veux dire ? Et bien non justement ! Quand les candidats pensent que le recruteur connaît parfaitement leur métier, c’est faux. Le but est au contraire d’amorcer une discussion, d’apprendre à connaître le candidat et son métier, explique Liselotte Huguenin-Bergenat, responsable RH de RegionsJob. C’est définitivement à bannir ». « Un petit peu, à peu près ou encore relativement, font partie de ces expressions qui décrédibilisent totalement les candidats. Nous sommes spécialisés dans le recrutement de commerciaux, donc s’entendre répondre ‘à peu près X KE’ lorsqu’on demande le chiffre d’affaires réalisé par un candidat, ça n’est pas bon pour lui », renchérit Pascal Larue. « Certains candidats finissent régulièrement leur phrase par ‘voilà’, analyse Stéphanie Hecquet, du cabinet Selescope. C’est assez gênant car cela coupe court à toute discussion. Souvent, ce sont des candidats qui répètent leur discours mais peinent à être à l’écoute de leur interlocuteur et donc à amorcer un véritable échange ».
Le « on » et le « je » intempestifs ? « Tout le monde utilise le « on » donc ça ne sera pas discriminatoire en entretien mais l’usage du « nous » est préférable », explique Aude Chrétien. Pour Liselotte Huguenin, « le ‘on’ ne permet pas de savoir précisément ce que le candidat a réalisé individuellement durant ces différentes missions. C’est gênant, soit je m’imagine qu’il n’a fait que collaborer sans prendre d’initiatives soit c’est une personne réservée qui ne souhaite pas se mettre en avant alors qu’un entretien d’embauche est précisément fait pour cela ». Attention toutefois à ne pas abuser du « moi, moi, moi, je »… « Lorsqu’on questionne le candidat sur des réalisations en équipe et qu’il répond j’ai fait ça, j’ai mené les choses de cette manière, il apparaît nécessairement comme égocentrique », poursuit Pascal Larue.
Le jargon de l’entreprise, du poste ? « Chaque milieu professionnel a ses propres codes et expressions. Il est donc normal de les utiliser, pour autant cela peut être agaçant. Les candidats doivent bien garder en tête que leur interlocuteur n’évolue pas nécessairement dans son secteur. Mais tout est question de nuance. Lorsqu’un candidat vous explique de façon trop scolaire le sens d’un mot, cela peut aussi déplaire. Enfin, il ne faut pas non plus dire « je ne vais pas trop rentrer dans le détail, ça ne vous intéresserait pas. Au contraire ! Au pire le recruteur passera à autre chose s’il est perdu », explique Liselotte Huguenin-Bergenat.
Les fautes de français
« En entretien, nous attendons des candidats un vocabulaire le plus soutenu possible mais aussi qu’ils évitent autant que possible de faire des fautes de français, juge Aude Chrétien. Ce sont parfois des petites choses bêtes – comme se tromper entre « de » et « à » pour marquer la possession d’un objet – mais qui font tiquer… ». « Lors d’un entretien un candidat me disait : « durant mes expériences j’ai acquéri telles et telles compétences. Très franchement, ça pique, surtout si le candidat ne se reprend pas de lui-même », ajoute Liselotte Huguenin.