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Par Aurélie Tachot le 31 mai 2012 – Article Cadronline
La fonction commerciale a de quoi faire des jaloux. Malgré les turbulences économiques qui fragilisent l’ensemble des secteurs d’activités, les entreprises continuent de miser sur ces spécialistes de la vente pour conquérir de nouveaux marchés.

Les commerciaux ne sont décidément pas les plus à plaindre. Alors que la majorité des fonctions de l’entreprise est impactée par l’incertitude économique, « les commerciaux continuent d’être plébiscités des recruteurs », explique Pascal Larue, fondateur du cabinet ImpactUp. Au premier trimestre 2012, l’Apec relevait ainsi une progression de 21 % des offres d’emploi pour les cadres commerciaux par rapport à l’année dernière. De son côté, le cabinet Page Personnel note, à ce jour, une augmentation de l’ordre de 10 à 15 % de son nombre de missions à destination des professionnels de la vente.

Cette vigueur s’explique par plusieurs facteurs. Si les employeurs capitalisent sur les fonctions commerciales, c’est en partie car « ce sont elles qui génèrent le plus de chiffres d’affaires dans l’entreprise », rappelle Catherine Charlin, directrice commerciale au sein du groupe Kompass International, qui a récemment crée 15 postes de conseillers commerciaux au sein de son siège. Par ailleurs, le turnover des équipes commerciales explique également la vitalité du marché. Pour autant, si l’année 2012 a démarré sous les meilleurs auspices, les professionnels du recrutement se gardent de toute euphorie. Car les prévisions de l’APEC sont mitigées : 39 000 commerciaux seraient engagés cette année, à peine plus que les 38 400 postes pourvus en 2011.

L’expérience commerciale prime

Si les secteurs de la banque et des assurances figuraient alors parmi les plus dynamiques en termes d’embauches de cadres commerciaux, « le vent semble avoir tourné », indique Frédéric Magnen, consultant au sein du cabinet Selescope. Les filières des services, de l’industrie, des télécoms, de la maintenance et de l’informatique semblent désormais détenir le marché des commerciaux. Par ailleurs, la grande distribution, les biens de consommation et la filière du e-commerce semblent également drainer d’importants volumes de recrutements.

Si les jeunes cadres ont de grandes chances de trouver chaussure à leur pied, notamment dans la prospection commerciale, « ce sont les profils justifiant de cinq années d’expérience et d’une expertise sectorielle forte qui retiennent véritablement l’attention des recruteurs », indique Laurent Blanchard, directeur exécutif du cabinet Page Personnel. Les profils de seniors ont, eux aussi, de nombreuses cartes à jouer. « En particulier ceux qui sont capables d’évoluer sur des cycles de vente longs et complexes ou sur de grands comptes », préciseFrédéric Magnen. Les profils plus hybrides à l’image des technico-commerciaux semblent, eux aussi, dans la ligne de mire des directions des entreprises. Dans le secteur des technologies de l’information, par exemple, « les business developers sont courtisés pour les filières de la téléphonie mobile et des tablettes numériques », conclut Pascal Larue.